Cette année, étant en Côte d’Ivoire, principalement à Grand-Bassam pour un peu plus de six mois, dans le cadre d’un travail de recherche; il m’était impossible de rater l’Abissa et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un évènement qui aura une place importante dans la rédaction de mon mémoire.
Avant qu’elle commence, dans le cadre de mes recherches justement, j’ai eu la possibilité d’interroger de nombreuses personnes sur ce que l’Abissa représentait pour elles, leur communauté, à savoir les N’zima, et de quoi il s’agissait réellement. En effet, bien qu’elle soit sans cesse présenter comme "une des plus grandes attractions touristiques de Côte d’Ivoire", au-delà de l’aspect festif, carnavalesque; pour les N’zima, l’Abissa revêt un caractère bien plus intime, traditionnel voire spirituel … en tout cas, pour certains d'entre eux !
Depuis mon arrivée et le début de mes différentes séries d’interviews, tout le monde m’en parlait. Certains avec engouement, d’autres avec un peu plus de dédain…
Du chauffeur de taxi, en passant par les différents habitants de la ville ou les personnes qui y travaillent; tout le monde mentionnait spontanément cet évènement, même lorsque je ne l’abordais pas dans mes questions :
« -Tu as déjà vu l’Abissa ?
-Non!
-Quoi tu n’as jamais assisté à l’Abissa ?
-Heu… non!
-Ah tu vas voir, c’est formidable! »
Je vais donc tenter de vous raconter mon Abissa 2014
Aux origines de l'Abissa
Avant de m’étaler un peu sur l’Abissa; il me semple indispensable de commencer par une très brève présentation du peuple N’zima kôtôkô. Il s’agit d’un sous-groupe du grand groupe des Akans. On les retrouve principalement sur la côte Est de la Côte d’Ivoire et la Côte Ouest du Ghana. Il s’agit d’une société matrilinéaire composé de sept matri-clans ou familles qui sont les suivantes : les Nvavilé, les Ndjuaffo, les Allohomba, les Adahonlin, les Ezohilé, les Mafolé et les Azanhoulé.
Selon la tradition orale N’zima, l’Abissa appartiendrait à l’une de ces sept familles, celle des Nvavilé. En effet, un jeune Nvavilé, qui allait chasser dans la forêt giboyeuse de l’époque, fut distrait et attiré par le grondement d’un tam-tam… il se rendit à l’endroit d’où provenait la musique et les acclamations. Caché et observant les festivités, il fut découvert par les génies qui lui transmirent la danse et le mirent en garde : chaque année, à la même période, son peuple devait célébrer cette fête au risque de voir un grand malheur s’abattre sur la communauté. C’est ainsi que la fête fut transmise aux hommes par les génies et que depuis, les N’zima la célèbre.
Il s’agit de la célébration de la nouvelle année pour les Nzima, durant laquelle, tous les Nzima « rentrent en famille » afin de passer du temps ensemble et se souhaiter les meilleurs vœux pour l’année à venir.
L’Abissa s’étend sur deux semaines, diamétralement opposées par leurs atmosphères et les actions qui s’y déroulent. La première, appelée ‘Siédou’ est considérée comme la semaine silencieuse; la seconde ‘Gouazo’ est celle des effusions, des festivités.
Le siédou
Le siédou démarre un dimanche en fin d’après-midi. Cette année, c’était le 19 octobre. La famille Nvavilé, détentrice de l’Abissa et gardienne du tam-tam sacré, l’Edongbolé, ‘prépare’ ce dernier, en le nettoyant, le séchant, le décorant. Puis, après libation, il est prêt à sortir de la maison dans laquelle il est conservé pour rejoindre la place de l’Abissa.
J’étais moi-même sur la place de l’Abissa, avec quelques amis, lorsqu’il est arrivé. Nous attendions depuis un peu plus d’une heure; heure durant laquelle nous ne nous sommes pas ennuyés car il y avait beaucoup d’agitation aux alentours. De nombreux jeunes déguisés, des enfants qui s’enduisaient le visage et le corps de kaolin… des altercations aussi. Bref, nous étions absorbés par ce qui se passait autour de nous, du coup nous n’avions même pas réalisés que le tam-tam était là, jusqu’à ce que les initiés commencent à le faire gronder.
Il y a eu alors comme une radiation, toute les personnes se sont tournées vers lui et se sont mises à danser. C’était vraiment impressionnant! Le tam-tam est resté sur la place quelques minutes, puis il a commencé à être transporté à travers le village. Une importante procession l’accompagnait.
C’est à ce moment-là que j’ai vu pour la première fois un des pas de l’Abissa, le plus vigoureux, celui qu’on l’on désigne comme le pas des jeunes… En effet un groupe de jeunes, déchaînés s’est mis à l’effectuer juste sous nos yeux. Nous étions au bon endroit, au bon moment!
Et puis le tam-tam a continué sa course… pour retourner dans sa maison, toujours suivi de nombreuses personnes, de tous âges!
À l’époque, il était envoyé en brousse, dans le Bouakè, le bois sacré...
Durant toute la semaine, les habitants du village sont priés de rester silencieux ou du moins le plus calme possible. C’est une semaine de méditation avant le début des véritables festivités!
La fin de la cérémonie marque le début de la semaine considérée comme silencieuse, durant laquelle le peuple doit méditer. C'est l'occasion de faire une instrospection, penser aux bonnes et mauvaises actions de l'année écoulée, afin de commencer celle qui arrive sur de meilleures bases.
Le Gouazo
C’est la semaine qui m’a donné le vertige et déboussolée!! Je n’avais jamais vu autant de monde à Grand-Bassam! J’irai même jusqu’à dire que j’ai eu du mal à m’y faire. Il m’a fallu quelques jours d’adaptation. Les premiers jours, dès que les danses se terminaient, je me précipitais chez moi… tandis qu’au terme de la semaine, j’avais le courage de me balader après les danses pour ‘assister’ à l’euphorie. Mais l’Abissa a eu raison de moi car le dernier jour, je suis tombée très malade ! Bref… revenons à nos moutons!
Le Gouazo, vous l’aurez compris, est la partie ou les festivités commencent réellement et durant laquelle on observe une affluence record à Grand-Bassam!
Elle a commencé une semaine après le Siédou, un dimanche après-midi. Le tam-tam après sa semaine de ‘retraite’, est sortie de sa ‘maison’ pour se diriger vers le Palais Royal où le roi l’attendait pour effectuer des libations. Le tam-tam est donné au roi afin qu’il ‘transmette’ l’Abissa au peuple. Ainsi, après les libations on dit à Grand-Bassam que l’Abissa appartient au peuple ce qui signifie que pendant une semaine, l’autorité, la crainte du roi et de représailles éventuelles s’efface au profit de la liberté d’expression. C’est la semaine ou tout est permis ou tout le monde serait sur le même pied d’égalité. En effet, comme les personnes présentes ont pu le constater ce jour-là, dans le Palais Royal, le roi, entouré de sa famille et son porte-canne, était assis sur une simple chaise. C’est ce qui m’a frappé dès que je suis rentrée dans la pièce. En regardant le roi je me suis dit : tiens, il manque quelque chose! Effectivement, c’est un peu plus tard, en parcourant les photos que j’ai réalisé ce qu’il manquait!
Le tam-tam se dirige vers le Palais Royal
Il y avait du monde, beaucoup de monde…
Les instrumentistes sont tous habillés de la même façon (au centre). La photo ci-dessus me fait beaucoup rigoler parce qu'il s'avère que l'un d'entre eux est notre chauffeur. Pendant plusieurs jours, il avait "disparu", prétextant une maladie...
Et lorsque j'ai pris cette photo; je ne m'étais pas rendue compte qu'il y était...
C'est le troisième jour que nous nous sommes rendu compte ma mère et moi qu'il était parmi les instrumentistes. Nous regardions les danses et elle s'est écriée :
"-Affoh ! Regarde sur le podium là-bas!! Tu vois qui je vois ? Tu le reconnais ? C'est ...."
Nous étions surprises et rigolions en nous disant " On l'a attrapé !! On va le lui dire à la fin de l'Abissa quand il se sera soudainement remis de sa "maladie"!
Mais ma mère ne s'est pas fâchée...
De toutes les façons, chez les N'zima, on a pas le droit de se fâcher durant l'Abissa. D'ailleurs si l'on s'est querellé avec quelqu'un durant l'année écoulée et que l'on ne parle plus à cette personne; lorsqu'à cette période cette dernière vient s'excuser; vous devez lui pardonner!
Et je dois avouer que je me suis moi-même surprise à me réconcilier avec une personne qui m'avait énervée après une interview et que je feignais de ne pas voir lorsque nous nous croisions !! (rires)
Ma personne ressource qui vit dans le village N'Zima s'est également réconciliée avec deux personnes à qui elle n'adressait plus la parole.
Le roi a remis le tam-tam au peuple et tout le monde s’est dirigé vers la place de l’Abissa tandis que lui, est reparti. Il ne se montre que les mardi et samedi, appelés ‘ jours de la sortie du roi’.
Voici quelques photos de cette semaine de festivité
Dimanche, jour 1
Journée de sortie de l'Edongbolé qui est remis au roi; afin qu'il le remette au peuple.
Au calme de la semaine précédente succédera une semaine d'euphorie au son du tam-tam qui 'parlera' tous les jours! Les festivités peuvent commencer !
Ce monsieur (photo ci-dessus) animera chaque journée. Il est affectueusement appelé Edongbolé , comme le tam-tam par les Nzima; car aidé de son micro; c'est ce dernier qui, en langue Nzima commandera au tam-tam d'accélérer ou de diminuer la cadence!
Ses expressions, toujours les mêmes d'ailleurs, résonnent encore dans ma tête!!
L'Abissa ne serait pas pareil sans lui !!
Hommes déguisées en femme et imitant leur démarche
Au centre, un autre homme déguisé en femme! Il a longuement dansé!
Lundi, jour 2
C'était la journée des jeunes qui ont eu droit à une conférence le matin et des danses l'après-midi.
Le matin, le premier invité était le Pr Joachim Agrbroffi, anthroposociologue qui a longuement parlé de l'Abissa qui a fait l'objet de thèse d' Etat en 1997.
Ensuite, Monsieur Louis Kouamé Abrima, auteur de trois livres sur le peuple Nzima : Adjapadjei, histoire du peuplement Nzima et religion traditionnelle Nzima; a pris la parole
Elzo, le chef des jeunes et le Pr Agbroffi
Mr Louis Kouamé Abrima le second invité
toutefois, de perspicaces jeunes et notables ont posé des questions pertinentes qui ont poussé les invités a donner de plus amples informations et précisions pendant la période des questions.
L'après-midi :
Instumentistes sur l'estrade au centre de la Place de l'Abissa
Un groupe de danseuse
Mardi, jour 3 :
C'était le jour de la première sortie du roi et le jour de la famille Nvavilé, détentrice de l'Abissa, qui a défilée avec ses attributs. Les Komlin ou nissili, les prêtresses-guérisseuses ont également défilé ce jour-là ! C'était aussi le début de ce que l'on appelle ' la critique sociale' qui fait la particularité du peuple Nzima et de l'Abissa.
Avec ma mère, avec le pagne de l'Abissa 2014.
Cette année; le nouveau pagne était couleur 'or', pour mettre en avant la septième famille N'Zima, les Mafole. L'année prochaine; grâce à une couleur différente, une autre famille sera célébrée.
La femme du roi; qui n'est PAS la Reine-mère est à la droite du siège.
Arrivée de la famille Nvavilé et ses symboles : le maïs et la pirogue associée à la 'naissance' de leur famille.
Derrière, on aperçoit le grand parasol blanc qui protège le roi du soleil
Arrivé du roi devant la tribune officielle
Les invités sont priés de se lever pour l'accueillir. On voit tous les notables sur la gauche.
Le roi est installé, les danses peuvent commencer!
Les femmes Nvavilé du village Nzima du Quartier France de Grand-Bassam dansent
Les symboles de la famille Nvavilé
Mr 'Edongbolé' en action
Groupe des femmes Nzima de Yopougon
Groupe des femmes du village d'Azuretti
Divers groupes de danse :
Installation du premier groupe de chansonnier. Le groupe Ablamon du village Nzima du Quartier France de Grand-Bassam
Ce groupe a fait beaucoup jaser dans les tribunes en raison des critiques adressées à certains chefs de village. L'un d'entre eux étaient présent. Il souriait lorsque les chansonniers se sont mis à le critiquer. Etant donné que durant l'Abissa nul n'a le droit de sa fâcher et comme les N'zima disent " les chansonniers bénéficient de l'immunité critique et sont sous la protection du roi"; les critiques fusent et les chansonniers ne risquent aucunes représailles ni de la part des notables , ni de la part du roi lui-même s'il fait l'objet de critiques.
Les critiques sont faites en Nzima, à l'aide de paraboles, qui seraient difficiles à comprendre, même pour certains Nzima à l'esprit peu affûté. Inutile donc de vous dire que je n'y comprenais absolument rien! J'ai donc demandé aux personnes assises à côté de moi si elle pouvait m'expliquer ce qui se passait !
Il y a eu beaucoup d'agitation dans les tribunes...
On peut apercevoir la femme du roi et la Reine-mère (en bleue), qui est la cousine du roi.
Les critiques recommencent :
Les Ananzè, le second groupe de chansonnier; qui venait d'Azuretti...
Au style différent du groupe précédent... qui a aussi réussi à agiter les spectateurs Nzima hors des tribunes!
Mercredi, jour 4 :
Ce jour-là était dédié aux femmes. Toutefois, a tort ou a raison, j'ai préféré aller assister à la cérémonie officielle du lancement des travaux de la ville historique de Grand-Bassam bien qu'au fond de moi je sois certaine que malgré cette cérémonie; la réhabilitation effective ne risque pas de démarrer de si tôt et ce, pour de nombreuses raisons!
Il y avait du beau monde! Des notables Nzima, des notables des communautés ethniques de Grand-Bassam, le roi des Nzima kôtôkô, le Premier ministre, le ministre de la culture et j'en passe...
Mais quel ne fut ma surprise de constater que tous les 'ambassadeurs de la Ville Historique' soient présent dont Monsieur Bernard Blinlin Dadié!
Notables Nzima de Grand-Bassam et d'Azuretti
Les danseuses de Kété
Le roi des Nzima Kôtôkô
Bernard Blinlin Dadié en vert au centre
Lorsque tous les ambassadeurs de la Ville Historique ont été appelés au centre, je pense que personne ne s'attendait à ce que Mr Dadié se lève également et soit en si grande forme. Le maître de cérémonie avait précisé, en mentionnant son nom, qu'il serait "centenaire dans deux ans" alors lorsqu'il s'est levé tout seul et s'est dirigé vers le groupe on a pu entendre des murmures s'élever "mais c'est incroyable ça! Regardez-le" ou encore des " c'est formidable"!
Et comme de nombreuses personnes, je me suis levée seulement à ce moment de la cérémonie, pour immortaliser l'instant!
Jeudi, jour 5
Cette journée était intitulée " journée des forces vive du peuple N'zima : la valeur d'ouverture aux autres peuples, gage de développement économique."
C'était également la journée de la famille Azanhoulé qui a défilé avec ses symboles.
C'est également la journée durant laquelle il y a eu un 'petit incident'. Je dois avouer que j'étais moi-même un peu confuse!
Le moment d'incompréhension :
Alors ce moment a créé un petit malaise parmi certaines personnes, notamment un groupe venu avec des enfants! Ils étaient assis dans les tribunes située sur la gauche de la place de l'Abissa. Lorsque cette femme a commencé à tenir le sexe en bois qu'elle avait autour de la taille, d'autres femmes autour; se sont approchées d'elle et se sont mises; chacune à leur tour à simuler un acte sexuel...
En l'espace d'une minute, ce groupe de personne est parti, emportant rapidement leurs enfants avec eux!
Arrivée du chef d'Azuretti et quelques notables
Arrivée de la famille Azanhoulé et ses symboles
Les chansonniers pour la 'critique sociale'
Quelques déguisements :
Vendredi, jour 6 :
C'était la journée des chefs de village avec notamment les présence des chefs N'zima qui ont fait allégeance au roi.
C'était également la journée de la famille Allohomba et celle des Adahonlin.
Lorsque les Allohomba sont arrivés avec leurs attributs, la maitresse de cérémonie disait dans le micro "Ce sont les blancs des Nzima" et je ne comprends toujours pas ce que ça veut dire!
En ce qui concerne la famille Adahonlin, leur représentant le plus célèbre serait le cinéaste Gnoan Mballa qui est aussi le premier conseiller du roi. Il était présent avec sa famille lors des trois tours de danse effectués sur la place de l'Abissa.
La famille Allohomba défile avec ses symboles
Femmes Allohomba au postérieur rembouré
La famille Adahonlin :
Quelques déguisements :
Samedi, jour 7 :
C'était la journée de la deuxième sortie du roi ou "l'apothéose"!
Voici les seules images que j'ai pu capturer de cette journée; étant trop malade pour assister aux différentes cérémonies de la matinée et danses du soir!
J'ai également manqué la fanfare du dimanche matin et la présentation des voeux du roi au peuple!
Le roi se rendant sur la place de l'Abissa
Le déguisement
En plus de la 'critique sociale', une des particularités de la fête; qui la distingue des danses traditionnelles que l’on retrouve sur l’ensemble du territoire ivoirien est le déguisement. À l’Abissa, les N'zima se déguisent, les visiteurs également… Ceci lui vaut souvent d’être qualifié de carnaval, ce qui déplait fortement au N'zima. Ils insistent sur le fait qu’il s’agit plutôt d’une danse traditionnelle, en aucun cas, d’un carnaval. Toutefois, le déguisement y tient une place importante. En effet, c’est le moment pour la population de laisser libre-cours à son imagination et de faire passer certains messages.
L’une des personnes qui m’a le plus marqué est très certainement ‘Le ministre des affaires bizarres’, que je n’ai malheureusement pas pu capturer en raison de la difficulté de pouvoir l’aborder, comme un véritable ministre semblerait-t-il. Il déambulait dans les rues du quartier France, à vive allure, une valise à la main sur laquelle on pouvait lire ‘ministre des affaires bizarres’. Certains jours c’était : ministre de la défense! Impossible également de lui parler : téléphone à l’oreille, on l’entendait crier ‘Oui Monsieur le Président! J’arrive Monsieur le Président ! Un montant de quatorze milliards ?! D’accord Monsieur le Président!’… Il était complètement dans son rôle.
La tendance de déguisement que l’on voyait le plus fréquemment étaient celle d'hommes déguisés en femme… Je n’ai vu que quelques rares femmes, déguisées en homme. Pour cela, elles s’accrochaient un sexe en bois autour de la taille.
Toutefois, il semblerait que certaines personnes se déguisent vraiment pour rigoler, sans avoir de véritables messages à faire passer. Comme ce jeune homme… oups ou plutôt cette jeune femme un peu rigide, en mini-jupe, très velue et un peu maladroite sur ses talons à qui j’ai demandé :
"- Pourquoi tu te déguises en fait ?
- Juste comme ça ! Parce que ça me plait!
- Mais pourquoi en femme ? Tu veux dire quelque chose ?
- Non comme ça! Parce que ça me plait…
-Heu…. Ok ! Amuses toi bien !"
Le Quartier France de Grand-Bassam à l'heure de l'Abissa
Au-delà du nombre de personne qui déferle sur la ville à cette occasion, des hôtels qui affichent complet, surtout lors du deuxième week-end, des couples qui… se font sur la plage et se défont juste après l’Abissa; ce qui m’a aussi frappé est que la ville se transforme pratiquement en maquis à ciel ouvert. Il y en a littéralement partout !! Aussi bien devant les maisons, dans les rues ou les espaces entre les cours familiales ou encore… dans de vieux bâtiments complètement délabrés qui d’habitude sont désertés voire inutilisés! Il y a le village gastronomique par ici, le village solibra par-là… et puis la ville est aux couleurs de ses différents sponsors…
C’est le moment où les habitants qui ont de la place devant ou même à l’intérieur de chez eux, louent leur espace afin de profiter un peu des retombées de l’évènement.
C’est également l’occasion pour des vendeurs mais surtout de courageuses vendeuses qui viennent parfois de Bonoua, d’Aboisso ou encore d’Abidjan; de vendre des soupes de queue de bœuf, de poisson…
En résume, le Quartier France et le Village N'zima étaient tout simplement méconnaissables!!
L’euphorie de l’Abissa et tous les évènements qui s’y sont déroulés constitueront un souvenir intense de mon séjour ici.