J’étais à ‘mon quelque part’,quand, à ma grande
surprise, j’aperçus la couverture du livre de Nii Ayikwei Parkes, lauréat du
Prix Mahogany 2014, que je reconnus immédiatement pour l’avoir vu, revu et
rerevu sur internet. Je me tournai vers mon père et lui dis : ‘en fait je
vais plutôt prendre celui-là’ pendant que je lui arrachai presque le livre que je lui
avais demandé de m’offrir quelques minutes auparavant, pour le remplacer par 'Notre quelque part'.
Il s'agit du premier roman de Nii Ayikwei Parkes, poète du 'spoken word' qui partage sa vie entre l'Angleterre et le Ghana.
Il s'agit du premier roman de Nii Ayikwei Parkes, poète du 'spoken word' qui partage sa vie entre l'Angleterre et le Ghana.
« Nous étions à notre quelque part quand elle est
arrivée. Celle dont les yeux ne voulaient pas rester en place. Moi-même, je
revenais de la case du malafoutier. »… « Elle portait une façon
de jupe petit petit là »… p14-15
C’est ainsi que nous plongeons en plein cœur du Ghana contemporain, dans lequel se côtoient villes
et villages, aux réalités, univers et rythme différents; semblant s'accorder difficilement. Pourtant, lorsqu’une ‘masse’ suspecte est découverte à Tafo, dans
la case de Koffi Atta, l’inspecteur P.J. Donkor d’Accra, fera appelle à ‘Monsieur-Un-Homme-En-Vaut-Mille’,
Kwadwo ‘Kayo’ Odamtten, médecin légiste ou ‘légisse’ selon les villageois,
ayant fait ses études à Londres. En somme, un Ghanéen occidentalisé. C’est
par des méthodes, pour le moins, discutables et pour des objectifs qui le sont
tout autant, que P.J. Donkor réclamera à Kayo un rapport digne de la série
« Les Experts ». Le citadin Kayo, sera ainsi obligé de se plonger
dans le village et ses manières, au rythme des histoires de Opanyin 'Yao' Poku, vieux
chasseur, adepte de vin de palme, dépositaire de la mémoire de Tafo et sa
forêt environnante qui cache de nombreux mystères…
Comment Kayo parviendra-t-il à découvrir la vérité ?
Comment faire lorsque personne ne semble vouloir coopérer ? Lorsque les
villageois, impassibles, semblent ne pas
être impressionnés par les hommes de la ville et la ‘science’? Ou lorsque toutes les réponses aux questions
semblent être des paraboles ?
« Vous nos Aînés là, vous êtes en train de nous faire danser ici présentement. On vous pose les questions et vous nous donnez un proverbe. » p269
Et que dire de la langue ? Anglais ‘standard’, Pidgin,
Twi émaillée de proverbes ou ‘sagesse’ du village de, avec des expressions
qui m’ont marqué telles que « Oh Owurade! » comme on dirait « Oh
Gnamien! » chez les Akans de Côte d’Ivoire; ou encore les « Chaley,
eeh! ». En tant qu’Ouest Africaine, je me suis retrouvée sans aucune difficulté
dans ces différents types d’anglais ou devrais-je plutôt dire de français, car
j’ai lu la version française de ‘Tail of the Blue Bird’. Traduite de l’anglais
par la brillante Sika Farambi, qui a obtenu, en juin, les Prix Baudelaire et
Laure Bataillon 2014 pour la traduction de ‘Notre Quelque part’.
Quelle histoire !! Pétillante ! Un véritable régal. Je
la recommande vivement à tous! Eï!
Vous verrez par vous-même « mes
frères, que cette terre est pleine de choses étonnantes»!
Roman traduit de l'anglais (Ghana) par Sika Fakambi
Prix Mahogany 2014
Prix Baudelaire 2014
Prix Laure Bataillon 2014
Finaliste du Commonwealth Prize 2011